La presse en parle

Toc du couple : quand douter de l’amour pour votre conjoint devient une obsession

Par Le 05/10/2020 0

Dans Articles

Premier article en France sur le toc du couple dans le magazine Femme actuelle le 2 MAI 2018

Toc du couple (ou ROCD) : quel est ce trouble psychologique qui pourrit les relations amoureuses ?

Se poser constamment des questions sur son couple, sur l'amour que l'on porte à l'autre, ruminer et ressentir le besoin d'y répondre instantanément : découvrez ce qu'est le toc de couple, un trouble obsessionnel qui touche davantage les femmes.

Un toc de couple, c'est quoi ?

Le toc de couple, aussi appelé "toc sur le couple", ou Relasthionship Obsessive Compulsive Disorder (ROCD) aux Etats-Unis, désigne un trouble obsessionnel compulsif, plus précisément un trouble de la pensée obsessionnelle. C'est un nouveau terme en France, mais outre atlantique, ce n'est pas si récent.

Il s'agit d'un toc, mais avec rumination, et non pas "vérification". Compulsion désigne par définition un acte (vérifier que l'on a bien fermé la porte plusieurs fois avant de sortir, se laver les mains plusieurs fois de suite…).

Le toc de couple, contrairement à des tocs de vérifications, désigne des tocs invisibles, c'est pour cela qu'en France, sa définition fait débat chez les psys. 

La personne atteinte de toc de couple a des obsessions, des pensées très anxiogènes et intrusives, qui arrivent involontairement en elle. Cela engendre de l'anxiété, un mal être, une angoisse profonde, et la personne se sent obligée d'y répondre instantanément.

Certes, tout le monde a des pensées intrusives, involontaires, mais dans le cadre d'un toc de couple, ces pensées deviennent obsessionnelles et reviennent en permanence. Elles sont aussi davantage anxiogènes, récurrentes. Elles durent plus, et il faut lutter plus longtemps pour s'en débarrasser. 

Une rumination sur son couple et un besoin de répondre instantanément à des questions

La personne atteinte de toc de couple va avoir des pensées intrusives, et va se poser des questions non-stop du type :

Est-ce que je l'aime encore ?
Me plaît-il toujours autant ?
Est-il fait pour moi ?
Sommes-nous finalement bien ensemble ?

Les tocs inversés existent aussi :

Est-ce qu'il ne va pas me quitter ?
Est-ce que je lui plais toujours ?
Est-ce que je fais assez pour notre couple ?

Cela génère une angoisse importante chez la personne qui va ensuite se prouver par A + B qu'elle aime encore son conjoint, elle va constamment se rassurer, se convaincre de l'amour qu'elle porte à l'autre ou que l'autre lui porte…

Plus la personne est dans la rumination, plus elle va ancrer le toc en elle, et plus celui-ci va devenir chronique. Elle va parfois essayer de se rassurer auprès de son conjoint.

Dans certains cas, des compulsions peuvent être associées : le patient va se rendre sur des forums, des sites internet et consulter des articles pour se rassurer, faire des tests "15 choses pour savoir si je l'aime encore", "5 questions à se poser pour savoir si vous êtes fait pour être ensemble"… Le patient cherche à répondre à des critères, à se rassurer, mais n'y arrive pas. Cette soif de réponses instantanées est comparable à une addiction.

La personne analyse froidement l'amour qu'il porte à son partenaire, mais on ne peut pas résoudre un problème sentimental par la réflexion. Petit à petit elle va s'écarter de l'affect à force de ruminer. 

Les femmes, plus touchées par le toc de couple

Rodolphe Hurlot, psychopraticien et spécialiste des obsessions idéatives, le constate avec ses patients : les femmes sont davantage touchées par ce trouble.

Leur origine est multifactorielle. Il est en grande partie génétique, mais ce trouble peut être aussi lié à un traumatisme, à une éducation trop stricte, à un parcours scolaire compliqué, à un manque chronique d'estime de soi.

Souvent, le toc de couple touche les personnes qui font preuve d'intolérance au doute : elles vont associer ce doute, parfois totalement anecdotique, à un danger.

Aussi, les femmes qui idéalisent le couple, qui croient au prince charmant, à l'amour éternel, ont plus de risque d'être touchées par ces obsessions. Ces patientes sont constamment dans la culpabilité et développent ce trouble souvent au début de l'âge adulte, vers 20 ans.

Certains signes peuvent alerter comme une grande angoisse, le fait de se poser beaucoup de question, l'hypocondrie.

Des conséquences sur soi et sur le couple

Si l'un des conjoints souffre de toc de couple, cela risque de faire naître un "couple thérapeutique" (la personne en face va chercher à rassurer l'autre, va répondre à ses ruminations, va entrer dans son jeu et le cercle vicieux est enclenché).

Le toc de couple peut épuiser les deux conjoints et amener à la rupture si cela devient chronique.

Ce mécanisme obsessionnel a un impact certain sur la confiance en soi, sur l'estime de soi, sachant qu'il s'agit aussi souvent au départ de l'un des facteurs de risques.

Les risques de dépression ou de développer d'autres troubles associées (agoraphobie,trouble anxieux généralisé, phobies sociales, hypocondrie) ne sont pas négligeables.

Si le patient n'est pas pris en charge, il peut avoir tendance à se cloisonner, à éviter les contacts avec les autres, de peur de retourner dans cet état obsessionnel qui génère chez lui anxiété et angoisse chronique.

 Des solutions au toc de couple

Il y a des facteurs aggravants comme la fréquentation d'une personne néfaste, mais ce mécanisme obsessionnel s'ancre dans le temps : il ne suffit pas de quitter la personne avec qui on est pour le régler et le voir disparaître. C'est plus profond, ce trouble risque fortement de suivre la personne dans ses prochaines histoires amoureuses. Il est donc important de consulter, mais pas n'importe qui.

La personne la plus à même d'aider est un psychologue (ou psychotérapeute et psychopraticien) formé en thérapie cognitive et comportementale (retrouvez un annuaire sur AFTCC. Com).

En environ 6 mois, le thérapeute pourra au fil des séances traiter ce trouble en associant plusieurs types de thérapies : une thérapie cognitive et comportementale et une thérapie d'acceptation et d'engagement qui va insister sur l'action, les métaphores, pour que la personne comprenne comment gérer ce trouble. 

- La thérapie cognitiveva permettre une gestion des émotions et des pensées. Elle aide à comprendre les obsessions, comment fonctionne une pensée, la culpabilité, et donne les clefs pour assouplir ce schéma de rumination.

- La thérapie comportementale, quant à elle, va exposer le patient à ses peurs. Plus on y est exposé moins on en a peur. Prendre conscience de ses peurs va l'aider à ne pas ruminer.

- La méditation pleine conscience peut être aussi un bon accompagnement à ces thérapies Cet outil permet de rester ancré dans le moment présent, de fluidifier les pensées. Car le problème de ces personnes atteintes de toc de couple, c'est qu'elles sont constamment dans le passé et/ou le futur, mais jamais dans le présent. 

- Un traitement médicamenteux peut aussi être prescrit au patient, en parallèle des thérapies cognitives et comportementales. Il s'agit d'antidépresseurs spécifiques de la recapture la sérotonine, pour faire remonter son taux, et ainsi fluidifier les pensées et soulager les angoisses.

Car de précédentes études ont observé que le taux de sérotonine baissait chez les personnes atteintes de troubles obsessionnels.

Merci à Rodolphe Hurlot, psychopraticien, spécialisé dans les obsessions idéatives, et sophrologue. www.formation-therapeute.com

http://www.femmeactuelle.fr/amour/couple/toc-de-couple-trouble-obsessionnel-49796

#tocducouple #rocd #anxiété #phobie #impulsion #toc #couple #amour #peur #engagement #doute #culpabilité #vidéo #interview #rodo

Ajouter un commentaire

Anti-spam